vendredi 29 juin 2018

Navigations sur L'Dorado (2ème partie)

Jeudi 21 Juin, le Pyla-Sur-Mer, 8-10kt, monopeau 16m2
Les différents modèles météo sont contradictoires. L'un d'eux annonce un vent forcissant, mais lorsque l'on arrive au Pyla-Sur-Mer, c'est plutôt le pessimiste qui semble avoir raison. Le soleil finit tout de même par arriver. On se décide finalement à partir à l'eau avec la 16m2. Peu de chance de voler, on décide donc de partir avec un seul safran et une seule dérive, sans les foils pour réduire la traînée. On installe également le moteur électrique pour pouvoir faire face au fort courant de marée en l'absence de vent. Pas de soucis sur le départ. Les premiers bords sont très agréables. Mais au bout de quelques bords, le bout servant à déclencher le largage "automatique" de l'aile se coince lors d'un empennage et les lignes se font la male... En l'absence de leash impossible de récupérer ces lignes, on est contraint à rentrer, cette fois avec le confort du moteur.




Vendredi 22 Juin, Leucate/La Franqui, 25-30kt, LEI 9m2
Rendez-vous est pris avec Armand Torre. Lorsque nous arrivons dans le sud, la Tramontane souffle fort mais pas assez pour taire le bruit des cigales. Finalement direction la Franqui, où la sécurité est assurée par le club de kite malgré le vent offshore. Armand a également négocié notre accès à la plage. Les kitesurfeurs naviguent avec des ailes de 5 à 6m2, assez inusuelles en Bretagne. Armand nous conseille d'attendre un peu, que le vent soit un peu moins fort et stabilisé.
Nous préparons la 9m2 (notre plus petite aile, celle que j'utilise en kitefoil) avec des lignes courtes (pliées en 2). On prépare également une cinquième ligne afin d'essayer d'être plus en sécurité.
Trevor teste l'aile sur la plage, mais on décide de tenter un démarrage de la plage avec l'aile déjà attachée au bateau.  Je tiens le bateau pendant que Trevor pilote le décollage de l'aile, tenue par Armand, depuis le bateau. Une bourrasque très forte souffle à ce moment, et on hésite à partir. Finalement, on y va. On part prudemment pour se dégager et éviter les bancs de sable que nous avions repéré de la plage.

Une fois au large, on descend les foils et on commence à naviguer. Le vent est fort et on fait de beaux vols, malgré l'utilisation de la plus petite de nos ailes.
Alors que l'on revient en volant vers le bord, un peu grisé, on n'oublie de faire demi-tour. Mais lorsque l'on se décide enfin, le bateau se repose sur l'eau, et les foils viennent toucher le fond, arrêtant le bateau heureusement déjà ralentie en une fraction de seconde. Aie, aie, aie... J'essaie de remonter les foils, mais avec notre poids, impossible de retirer l'axe qui transfère les efforts. Je ne vois plus les foils, et me dis qu'ils ont été arrachés... Je saute à l'eau pour diminuer le poids du bateau et essayer de débloquer les dérives. Ouf, les foils sont toujours bien là, enfoncés sous quelques centimètres de sable. J'arrive à remonter une dérive, puis un safran et une autre dérive, alors que Trevor garde l'aile en l'air, tout en se décalant pour enlever le poids d'un côté puis de l'autre. Le bateau dérive alors un peu, nous poussant heureusement vers le large (vive le vent offshore!), où il y a un peu plus de fond. Armand arrive à notre rescousse, mais le bateau se débloque à ce moment et nous repartons vers le large.



C'est à la fois grisant, le bateau volant comme jamais et un peu inquiétant, le vent soufflant parfois vraiment fort.
Nous finissons par rentrer. Il est prêt de 20h, le club de kite est fermé, il n'y avait plus de sécu pour nous secourir!



Dimanche 24 Juin, Lac de Garde, 10kt, LEI 14m2
Nous voilà enfin au lac de Garde, destination finale de notre périple. Notre voyage aurait pu s'arrêter bien avant, le timon de notre remorque ayant lâché à seulement 30km de l'arrivée... Nous faisons les derniers kilomètres avec une attelle maison...

Nous sommes finalement prêt à naviguer en fin d'après-midi. Le vent étant faiblissant, nous décidons de ne partir qu'avec une dérive et un safran, de faire route au moteur, puis de retester le lancement de l'aile à la dérive.
En partant, nous faisons l'erreur de mettre le bateau à l'eau en avant. La cale étant très pentue, le bas de notre seul safran vient frotter contre la grille servant de cale, cassant la baguette assurant le calage du foil en position.

Lundi 25 Juin, Lac de Garde, LEI 14m2

Bonne navigation dans l'après-midi avec vent du sud



On teste des variations de la position du poids sur le bateau. On trouve une nouvelle position pas mal, où le barreur est au vent et en avant du pilote de l'aile (ce qui est permis par le système de bout permettant un pilotage déporté) qui peut du coup se reculer un peu et avoir un contrôle plus naturel.

Les logs complets sont ici http://www.nautilabs.com/log/garda/20180625/

Mardi 26 Juin 
Navigation écourtée car dès le début on se rend compte qu'il y a du jeu dans les supports du haut des safrans. On n'imagine d'abord que ce sont les trous de la coque qui s'agrandissent petit à petit, et de plus en plus vite avec le jeu. De peur de perdre un safran, nous décidons d'arrêter.

Finalement, après démontage des supports, rien d'anormal au niveau des trous dans la coque, il semblerait juste que les vis se soient dé-serrées. On resserre tout, et plus rien ne bouge.


Mercredi 27 Juin, Lac de Garde, 15-20kt, LEI 14m2 
Navigation matinale dans un bon vent.




Les logs complets sont dispo ici http://www.nautilabs.com/log/garda/20180627/
Jeudi 28 Juin, Lac de Garde
Ciel couvert, pas de vent pas de navigation. J'en profite enfin pour prendre le temps de faire ce rapport de nos navigations.

Vendredi 29 Juin, Lac de Garde, 20kt, LEI 17m2
Un peu frustré par le manque de vent de la veille, nous décidons de partir sur l'eau dès le matin, alors qu'un petit vent se lève. Nous sommes déjà sur l'eau à dérouler les lignes vers 7h30, mais des lignes se coincent dans un foil et dans son palpeur. On arrive finalement à décoincer les lignes et à lancer le kite, mais il y a des tours dans les lignes et le contrôle du kite est plus difficile. Le clapot est assez important et nous sommes plutôt a essayé de freiner le bateau.



jeudi 28 juin 2018

Navigations sur L'Dorado (1ère partie)

L'Dorado.

Voici le nom choisi pour ce cata à foil. Ce nom renvoie à la quête d'un bateau presque parfait, à l'image de l'Aile d'Eau de Luc Armant que l'on retrouve dans un jeu de mot subtile que l'on doit à Gwénolé Bernard. Et le "radeau" qui traduit le côté bricolage et expérimental de l'embarcation actuelle!

Le bateau a été conçu par Trevor Jack, et certaines pièces ont d'ailleurs été reprises pour cette version franco-australienne qui pourrait tout aussi bien n'être qu'éphèmère, le temps d'une démonstration au lac de Guarde pour la Foiling Week.

Mais avant d'en arriver là, il a cependant fallu s'entrainer, et améliorer le bateau afin qu'il soit tout d'abord opérationnel et utilisable dans des conditions de mers et de départ de "plage" varié.

Mardi 12 Juin 2018, Kersidan (Port Manech), 10-12kt, LEI 14m2
La première navigation à Kersidan a permis de valider le vol, mais tout en gardant un petit goût amer suite à la chute de vent.
Les conditions de départ offshore ont forcé à un départ en "drift launch" ce qui a imposé de prendre une aile à boudin (Leading Edge Inflatable), notre plus grande n'étant que de 14m2.

Mercredi 13 Juin 2018, Kersidan, moteur électrique
Malgré les conditions de navigation presque parfaite (side 15kt), nous n'avons pas navigué ce jour-là préférant testé le moteur électrique et nous réservant pour une navigation sur le nouveau bateau d'Armorkite. Le test du moteur électrique nous confirme des problèmes attendus, la fixation tourne sur l'axe. Le moteur, pas tout à fait étanche, n'était pas loin de passer à l'eau...

Nous testons également quelques ailes et techniques de lancement sur la plage.



Jeudi 14 Juin 2018, Kersidan, 5 à 10kt, race kite 12m2
Le vent fort du matin nous a fait un peu peur (et puis pas mal de point à régler sur le bateau). Nous sommes donc partis dans l'après-midi mais le vent était déjà tombé et repasser un peu offshore. Au début incapable de décoller l'aile de la plage. J'y arrive finalement en courant un peu, mais au moment de monter sur le bateau, l'aile décroche, je tire sur les lignes avant et le chicken loop se décroche de mon harnais... Retour à la plage. Trevor tente sa chance. Il décolle l'aile et me rejoint en nage tracté sur le bateau. Nous sortons de la baie sans transférer le kite au point d'accroche du bateau. A un moment l'aile décroche, puis se regongle. Trevor fait un bond en avant. Comme par miracle il finit à cheval sur l'avant d'une des coques...
Nous essayons de continuer à naviguer, mais le vent est au alentour de 5kt et nous sommes incapable ne serait ce que de garder l'aile de 12m2 en l'air.  Retour à la plage tracté par Armorkite 2...

Vendredi 15 Juin, Pays de la Loire, 15-18kt, camion...
Le vent annoncé était faible, mais le thermique d'Ouest s'est finalement levé. Nous avons pris la décision d'aller naviguer à la Baule.
La direction du vent force à aller vers Pornichet, où de nombreux kites s'éclatent dans un petit shore-break. Cependant impossible de trouver un e mise à l'eau directement sur la plage (on apprendra le soir lors d'un apéro Newkite qu'il y en a un vers le golden au milieu de la baie).
Du coup on décide de continuer vers St-Brévin. Mais en arrivant, on voit les derniers kiteux qui rangent le matos... Le vent est déjà tombé ici. Et le shorebreak à marée haute sur la cale, ne permet pas de mettre à l'eau. Sur les conseils du local Germain, nous essayons d'aller voir du côté de l'estuaire. L'accès est fermé par un cadenas, le vent est faible et nous avons un doute sur les bancs de sables devant. Nous retournons à Pornichet, où le vent n'est pas encore tombé, mais ça sera juste pour l'apéro...

Samedi 16 Juin, St-Brévin, 10-15kt, LEI 14m2
Nous testons de nouveau le moteur électrique à Quimiac le matin, ainsi que notre capacité à revenir à la rame. Cette fois tout se passe bien.

L'après-midi nous décidons d'aller à St-Brévin afin de permettre à Germain de naviguer avec nous.

Le vent est toujours là cette fois, mais le shorebreak aussi. On teste donc une nouvelle technique qui consiste à installer les foils à terre quand le cata est sur la mise à l'eau. Grâce aux berceaux de mise à l'eau séparés pour chacune des coques, cela est envisageable.
Pendant que Germain tient le bateau, Trevor décolle son aile, l'accroche à son harnais. Je monte sur le cata, et l'aile à monter sous le vent à l'avant du foil.
Nous partons ainsi, les safrans à moitié baissés.

Une fois au large, nous transférons l'aile du harnais de Trevor au point d'accroche du bateau, puis nous calons les foils en position basse.

Le vent faiblit un peu mais nous arrivons cependant à faire quelques vols.

Tout à cas, nous apercevons un nageur accroché à une bouée, presque au bout du chenal. Est-il en perdition? Non, il s'agit de Germain qui est parti à la nage pour faire l'échange. Nous le récupérons et faisons quelques bords à trois pour lui expliquer le fonctionnement du bateau, puis je rentre à la nage.

Dimanche 17 Juin, Sorlock, 12-18kt, Racekite 12m2

Le temps est un peu gris à Quimiac. Le vent se lève cependant.

Nous testons de nouveau l'installation des foils sur la plage. Trevor décolle sa 12m2 sur la plage, monte sur le bateau, et c'est parti. Nous sortons de la baie et transférons le kite sur le bateau. Puis nous descendons les foils. Le vent est fort, le clapot assez formé. Nous commençons par remonter au vent pour nous éloigner des bouchots, puis nous commençons à naviguer.
Nous volons un peu, mais on a encore l'impression de manquer de puissance, surtout avec ce clapot. De manière surprenante, c'est presque au près, face au clapot que l'on arrive le mieux à voler, le bateau ne touchant presque pas le clapot.
Le vent continue à faiblir. Trevor me passe l'aile. Mais lors de l'empannage, je surborde l'aile qui décroche. Je relâche la barre. L'aile repart à toute vitesse entraînant une forte traction. Quelque chose casse. Nous ramenons l'aile à bord et rentrons à la rame...

Lundi 18 Juin, Sorlock, 10-18kt

Le soleil est là vers midi, mais pas trop de vent (en accord avec la météo). Je tente une sortie en kitefoil, vole un peu, mais le vent retombe, retour à la plage.
Trevor teste sa 16m2 monopeau sur la plage. Mais un problème de bridage, lui fait perdre le contrôle de l'aile qui le tire jusqu'à un groupe de personne qui vient de s'installer sur la plage...
Trevor est un peu bouleversé, et malgré le vent qui monte n'ose pas redécoller une aile sur la plage. Je repars pour une très bonne session de kitefoil, mais encore une session de kiteboat de raté. Heureusement, il y aura d'autres occasions.

Mardi 19 Juin, le Pyla-sur-Mer, 15kt, LEI 14m2
Après être passé voir Yves Parlier et ses collègues de Beyond The Sea, nous partons bien conseillés vers le Pyla-Sur-Mer, à la sortie du bassin d'Arcachon.
Le vent est bien là, une quinzaine de kt side. Le courant aussi, 2-3kt opposés au vent.
On part avec la 14m2. On essaie d'abord d'accrocher le bateau à une bouée de mouillage, mais avec vent contre courant, on n'arrive pas à garder le bateau dans la direction que nous voudrions.
Retour à la plage. Fred qui a un cata au club du Pyla nous file un coup de main pour tenir le bateau afin de pouvoir faire un départ depuis la plage.  Nous zizaguons entre les différents bateaux, jusqu'à être en eaux libres. Nous transférons le kite de Trevor au bateau et nous descendons les foils en gardant l'aile en l'air. On commence à prendre l'habitude.
Grâce au courant qui nous remonte vers le bassin, nous naviguons en permanence au portant, que du bonheur. Nous faisons enfin les premiers vols prolongés de manière stable. Le vent faiblit cependant un peu, et Trevor a besoin de faire un peu plus de pilotage dynamique. Mais l'aile s'est un peu dégonflée et se plie régulièrement. Nous décidons de rentrer. Nous avons cependant un peu de mal à descendre sous le vent à cause du courant.  On se met travers au vent et Trevor continue à faire du vol en dynamique. On arrive à progresser face au courant, mais au moment de revenir au travers, l'aile tombe. Trevor roule range rapidement le gréément pendant que je commence à ramer pour slalomer entre les bateaux vers lesquels le courant nous pousse. Ca passe!



Mercredi 20 Juin, Audenge, 10kt

On profite de la petite plage d'Audenge où il n'y a personne pour tester l'aile monopeau de 16m2. Trevor a corrigé le bridage et l'aile vole très bien. Lorsque l'aile n'est pas bordée, les oreilles ne se gonflent pas et flotte dans le vent. Il faut bien border pour que les oreilles se gonflent, l'aile devient alors très puissante et vole presque au zenith, malgré le peu de vent.
Nous testons également la 21m2. L'aile vole vraiment au zenith. En la dégonflant on se rend compte à quel point elle est énorme (près d'1m d'épaisseur?) et renferme une quantité d'air phénoménale. L'opération est déjà délicate à terre, et nous n'envisageons d'avoir à la faire en mer, notamment dans une situation d'urgence. Nous allons ensuite au Pyla-sur-Mer, mais pas de vent.




Première navigation en kiteboat à foil!

La première navigation a eu lieu mardi 12 juin après trois jours au chantier.
Le spot le plus près était la plage de Kersidan. Le vent annoncé étant offshore, Maxime a emprunté un zod pour faire la sécu.

La préparation et le départ n'ont cependant pas été des plus évidents.
La procédure fut la suivante :
  • Transfert du bateau de la remorque de route aux roues de mise à l'eau.
  • Déplacement du bateau jusqu'au bord de l'eau.
  • Gonflage de l'aile, installation des lignes et réenroulage des lignes sur la barre
  • Mise à l'eau du bateau (heureusement pas de vague et eau claire)
  • Installation des mats (dérives et safrans) une fois dans l'eau.
  • Installation des foils par dessous (donc dans l'eau...).
  • Décalage du bateau jusqu'à avoir assez d'eau pour descendre les foils
  • Calage des foils en position basse.
  • Embarquement de l'aile à bord de la sécu
  • Passage du bout de remorquage à la sécu
Maxime a conduit le zodiac, pendant que j'essayais tant bien que mal de maintenir l'aile sur le zodiac, avec le vent apparent changeant de 180° en fonction de la vitesse du bateau (vent arrière). Et Trevor nous suivait derrière à la barre du cata. Les foils déjà en position basse ont effleuré des cailloux au dessus desquels nous sommes passés (heureusement sans dommage, ils sont costauds).

Après s'être tant bien que mal éloigné du bord, nous avons transféré l'aile sur le cata, relié la barre au système d'accroche sur le bateau, puis commencé à dérouler les lignes.
Malheureusement, il y avait des tours dans les lignes, et nous avons dû décrocher les lignes puis les raccrocher, après les avoir perdues dans l'eau...


Ensuite malheureusement, l'aile ne dérivait pas assez vite par rapport au bateau et les lignes ne se déroulaient pas forcément bien. Il a fallu que le bateau à moteur vienne un peu tracter le bateau vers l'arrière. Cela est cependant dangereux car les foils sont mobiles et se retrouvent à 90° lorsque le bateau est tiré vers l'arrière. Trevor craignait de les perdre.




Nous avons finalement réussi à décoller l'aile dans un vent un peu faible. Trevor pilotait l'aile, pendant que je barrais, Maxime assurant la sécurité et les photos!


Après quelques bords pour prendre nos marques et remonter un peu au vent, Trevor a commencé à chercher plus de puissance en faisant du vol dynamique. Sa technique était, volontairement ou non, assez particulière. Plutôt que de faire des 8, il surbordait régulièrement l'aile qui se décalait en milieu de fenêtre, puis la relâchait, ce qui donnait un pic de puissance permettant d'accélérer et de faire nos premiers vols.



Nous avons ensuite tourné, Maxime montant à bord alors que je récupérais le zodiac. Pendant ce temps Trevor maintenait l'aile en l'air. J'ai suivi le bateau pour voir à quelle vitesse il décollait : entre 8 et 10kt. Après quelques vols, le vent a continué à molir et l'aile est retombée. Le bateau dérivant vers une petite île, j'ai récupéré le bout de remorquage pour décaler un peu le bateau. L'opération n'est pas aisée, car contrairement à un cata normal, le bateau ne suivait pas bien, l'aile faisant un peu comme une ancre, décalée sur le côté.

Nous avons fini par rouler les lignes et l'aile.

Sur le retour nous avons essayé, de faire voler le cata en le remorquant. Cela a failli mal finir d'une part à cause du bout de remorquage un peu court qui contraignait le cata à être dans le sillage du zod, d'autre part à cause de la position avancée et au centre de Trevor sur le bateau, position dans laquelle il peut y avoir une inversion de l'effet du stick sur la barre...

Nous sommes finalement rentrés doucement sous une belle lumière du soleil couchant.


Une des coques étant remplie d'eau, nous avons préféré sortir le bateau!

Merci à Maxime et à Cardinal Sud pour la sécu. Et une pensée pour Thibaud qui s'est donné sur la préparation du bateau mais qui a dû partir le matin des essais...

Transformation d'un Nacra 5.8 en kiteboat à foil : 2-Au boulot!

Les modifications consistent principalement à l'installation de support pour transférer les efforts verticaux des foils à la coque.

Support des foils


Le mat du foil s'insère dans le puit de dérive du nacra, par le haut, avec son palpeur. Une cale fixée sur le bord de fuite du foil permet de caler le foil en bas du puit de dérive pour l'empêcher de reculer. Cette cale est cependant assez avancée afin d'avoir le mat incliné vers l'avant (pour obtenir le même angle d'attaque que sur le laser pour lequel le foil a été développé). Pour déplacer le foil de haut en bas il est donc nécessaire de l'avancer au maximum dans le puit de dérive
Vue de dessous de la coque avec le mat du foil sortant du puit de dérive.
Vue de côté de la coque avec le mat du foil en position de navigation (incliné vers l'avant). pas idéal pour chasser les algues!


Le transfert des efforts vers la coque se fait au niveau du haut du mat. Pour cela le mat du foil est percé d'un trou dans lequel passe un axe de 10mm qui vient se fixer dans des supports fixés sur le dessus de la coque. Sur le bateau de Trevor, les supports avaient été réalisés en composite. Ici nous avions initialement demandé à un ami de Trevor de dimensionner une pièce en aluminium. Nous avons finalement utilisé de l'acier inox, probablement surdimensionné.

Les pièces ont été découpées dans une cornière de 5cm de 5mm d'épaisseur. La cornière fait 10cm de long. Ce qui compte vraiment c'est la distance au dessus du trou dans lequel passe l'axe, et la plaque qui est fixée à l'intérieur de la coque sous la cornière et qui agit comme une maxi-rondelle (5cm par 15cm par 3mm).
Trois boulons permettent de fixer les deux pièces. La trappe d'accès est bien utile pour visser les écrous.
Les supports sont placés autour du puit de dérive de manière à être le plus proche possible tout en étant fixé à l'intérieur de la coque (le puit de dérive est presque rectangulaire et profilé seulement en haut et en bas de la coque).


L'axe retenant le foil a été percé de manière à ce que le bord de fuite du foil soit légèrement en avant de l'arrière du puit de dérive. L'axe est percé d'un trou dans lequel une manille l'empêche de bouger une fois le foil fixé en position basse pour la navigation




Support des safrans

Les safrans originaux étaient fixés par deux supports fixés sur le support arrière. Ces supports ont été retirés et les vis remises avec du Sicaflex pour assurer l'étanchéité.
Ils ont été remplacés par deux supports, déjà fabriqués en Australie pour le bateau de Trevor. Le support du haut transfert les efforts verticaux. Les deux supports transfèrent également les efforts latéraux des safrans, avec notamment un effet de bras de levier dû à la longueur des foils. Ces 2 supports sont en apparence plat, mais ont été pliés afin d'être parallèle, alors que la coque est effilée vers l'arrière.
Afin de bien transférer les efforts verticaux, nous avons rajouté une plaque à l'intérieur de la coque sous le support du haut.
La coque n'étant pas tout à fait plane, une petite cale (en carbone!!) a été fixée sous le support du haut.
La coque sous le bateau est plus ronde, et présentait de plus une anomalie sur une des coques (probablement liée au procédé de fabrication de la coque par assemblage de 2 demi-coques). Idéalement, il aurait fallu réaliser un lit en époxy avant de fixer les supports. Nous nous sommes contentés d'un peu de sicaflex, beaucoup moins rigide...

Trevor comblant le vide entre la coque et le support avec du sicaflex.On aperçoit le pli dans le support juste devant l'oreille de Trevor.
Pour le positionnement du foil, nous avons repris le même axe que les safrans initiaux. Cela aurait pu être problématique l'un des safrans empêchant presque de fermer le bouchon de la coque (le placement de ces bouchons n'était pas symmétrique). L'axe a été décalé longitudinalement afin de permettre les mouvements de la cage contenant le safran, tout en essayant d'être le plus en avant possible pour réduire le bras de levier.



Des cales ont été nécessaires pour caler la boite du safran contre le support du haut. Sans cela, le débattement du safran était trop limité, la barre du safran butant dans le support du haut.
Barre du safran butant dans le support du haut.
Nous avons dû revoir la barre de liaison entre les deux safrans, mais rien de d'extraordinaire ici (mais on y avait pas réfléchit!)
Presque prêt à partir naviguer
Tentative d'installation d'un nouveau point d'accroche du kite sur le pont. La zone n'étant pas accessible, nous avons essayé de passer un fil guide pour amener rondelle et écrou...Echec...

Baptiste et Trevor sortant du chantier Armorkite

lundi 25 juin 2018

Comment plier une aile de 25m2 pour un lancement sur l'eau

Petit cours avec Maxime Denoix d'Armorkite avant d'aller faire un petit tour sur leur nouveau bateau.

Maxime nous a confié son astuce pour que l'aile se gonfle sans encombre, tout en restant compact pendant le transport. En général, on roule une aile de kite en deux rouleau en commençant par chaque extrémité, jusqu'à la moitié de l'aile. Cependant cela pose souvent problème quand on gonfle l'aile car, les extrémités de l'aile ne se déroulent pas correctement lorsque l'on gonfle l'aile. Il faut donc veiller à les dérouler. Cela n'est cependant pas faisable sur un bateau où les oreilles peuvent ne pas être accessibles car de part et d'autre du bateau.
L'astuce de Maxime est de plier les extrémités de l'aile en accordéon, comme on le fait souvent pour les voiles de bateau, mais de finir en roulant la partie centrale autour de l'accordéon. Cela permet d'avoir une voile compacte qui ne se défait pas dès que l'on la déplace, ce qui est l'inconvénient de l'accordéon seul.

Une bonne vidéo vaut mieux qu'une longue explication :

La deuxième astuce est d'avoir un sac qui s'ouvre complètement, comme quand on déplie complètement une enveloppe. On pose le paquet préalablement crée au milieu du patron en croix et on vient rabattre le tissu autour, un peu comme s'il s'agissait d'une sangle géante. Des scratchs ou sangles permettent de fixer le tout et de serrer un peu pour avoir un ensemble compact. Bien plus efficace que le classique sac de kite!.


La dernière astuce, un peu plus connu est de préparer les lignes en accrochant leurs extrémités à une barre miniature, ce qui empêchera (en partie) qu'elles s'emmêlent. En théorie, il n'y a plus qu'à les accrocher à l'aile une fois sur l'eau...

Transformation d'un Nacra 5.8 en kiteboat à foil : 1 -Préparation

1-enlever le mat, les voiles
2-mettre des foils dans les puits de dérive et remplacer les safrans par des foils
3-attacher un kite

Et voilà c'est parti!

Dans la réalité, c'est un peu plus compliqué, mais je vais essayer de partager ici mon retour d'expérience.

Trouver une coque
  • Cata pour stabilité (possibilité d'avoir 4 foils)
  • Avec puit de dérive pour passer les foils
  • Assez grand pour 2 personnes
  • Pas trop cher
Alex Udin avait proposé de nous prêter une coque de Flying Phantom. Une super proposition mais qui demandait de faire des modifications professionnelles, un peu difficile à prévoir dans notre calendrier et avec nos moyens/temps disponibles.
 -> un nacra 5.8 était disponible à Couéron à 2 pas de Nantes sur le bon coin, j'ai sauté sur l'occasion. Bateau complet 1900€ (avec remorque de route et roues de mise à l'eau bien utile, mais aussi mat, voile et spi, inutile pour nous).

Petit soucis, le bateau n'avait pas de certificat d'immatriculation. Lors de l'achat, nous avons fait un acte de vente sur papier libre. Mais j'ai ensuite vu qu'un modèle existait sur internet, et je suis retourné voir le vendeur pour le remplir. Lorsque je l'ai envoyé au service correspondant avec les pièces indiquées, on m'a renvoyé une nouvelle liste d'éléments à fournir (alors qu'on m'avait dit de regarder sur internet au téléphone...). Mon conseil : leur envoyer un mail directement pour avoir la liste des documents nécessaires!

Déplacer la coque
Il faut évidement prévoir une remorque de route, mais aussi un véhicule avec boule, une plaque, etc. Rien de très spécial ici, mais cela nous a pris peut-être 1/4 du temps de préparation (recherche d'une autre remorque, renforcement/réglage/calage des bras de support, changement de roue, graissage des roulements, déplacement des essieux, réparation des connexions électriques, réalisation d'une plaque.
Trévor déplaçant l'essieu de la remorque pour améliorer l'équilibre et réduire le risque de toucher sur les dos d'âne.


Sans oublier la remorque de mise à l'eau. Et l'achat d'un camion...
On a tout de même l'avantage de ne pas avoir de mat.

Notre attelage

Pour la petite histoire, le bras de liaison de la remorque qui avait reçu une sorte de rallonge a cassé à 30km de Malcesine (lac de Garde), après peut-être 3000km de route... On a pour l'instant sanglé une barre au dessus et sur le côté pour continuer.





La barre de liaison cassée à l'intérieur (rouille et fatigue)

Une attelle et on repart!


Pour la mise à l'eau, j'avais récupéré deux chariots séparés de chacun 2 roues. Un peu plus compliqué au début pour l'installation car les chariots avaient tendance à glisser vers l'arrière lorsque l'on tirait le bateau. Nous avons donc rajouté un bout avec des crochets permettant de solidariser les roues de la coque. Les roues n'étaient pas très larges et le bateau était parfois dur à tirer sur le sable sec.
Le fait d'avoir 2 chariots s'est finalement révélé très utile, comparé à un seul chariot avec une barre centrale. : il nous était possible d'installer/désinstaller les roues même avec les foils installés, ce qui nous permettait de monter les foils avant d'aller à l'eau (alors que Trevor avec son chariot en Australie monte les foils une fois dans l'eau, ce qui est plus difficile ici avec nos eaux parfois très troubles, à St-Brévin notamment!).

Il pourrait être intéressant de tester avec des roues plus grandes mais il risque d'être difficile de les passer sous la coque sur le côté car cela demande de les couler un peu.

Stocker la coque

Pas forcément de chose spéciale ici, mais ça prend de la place un nacra 5.8, et c'est pas facile à démonter!
Pour l'anecdote, on a été parfois au centimètre près pour passer certains portails (après avoir enlever la remorque...).

Ouf ça passe!


Réceptionner le matériel

Les foils ont été envoyés d'occasion par Trevor depuis l'Australie. "Léger" souci sur ce point au niveau des douanes. Nous n'avions pas préparé les papiers pour le transport (pour l'instant aller-retour) des foils et avons dû payer environ 1000€ de taxe pour la TVA...

Trouver les matériaux
Nous avions initialement prévu d'utiliser de l'aluminium pour fabriquer les supports des foils sur le bateau.
Mon copain Simon nous a dirigé vers Almet-metal qui vend des profilés aluminium de qualité "marine" à Carquefou. Malheureusement, pas de vente au particulier et difficile de passer par l'entreprise australienne de Trevor. Nous avons donc fait appel à Armorkite qui nous a proposé de faire la commande pour nous. Mais une difficulté supplémentaire est apparue : Almet-metal ne vend les profilés que pour une longueur minimale de 6m, alors que nous n'avons utilisé que 20cm de cornière.
Nous sommes finalement passés par le fourniteur habituel d'Armorkite (Lebihan-inox) ce qui nous a fait changer pour de l'acier inox (plus lourd et plus costaud). Nous n'avons cependant pas revu le dimensionnement de nos pièces.

Trouver les outils
Nous avions initialement prévu de faire les travaux sur le bateau dehors à côté du garage de mes parents. Armorkite qui avait déjà proposé de venir nous filer un coup de main sur place, nous a finalement proposé de faire les travaux chez eux, ce qui a été un bon choix pour travailler à l'abri de la pluie, avec des outils adaptés.
Les outils principaux :
  • la perceuse et les mèches inox.
  • la scie
  • clés en tout genre
  • le sicaflex
  • riveteuse
On a utilisé une perceuse à batterie, mais je pense qu'une perceuse à fil branché directement sur le 220V aurait été plus adaptée, non?

jeudi 21 juin 2018

Tour de France (et un peu plus)

Ca y est je suis parti dans un petit tour de France kiteboat avec Trevor Jack. J'avais préparé il y a quelques temps une liste de personnes à rencontrer, un peu brouillon.
Le tour se terminera par la participation à la Foiling Week sur le Lac de Garde en Italie.


Paris
Maurice Grenier Voile Cerf-volant

Nord
Opale RC
WindEEPP
SkyChaser
Eric Harlé

Normandie
Frères Durand

Bretagne
Energy Observer

IRenav
ENSTA (Nedeleg, Morgan Behrel)
Christophe Ballois
Anne Quéméré
Armorkite

Charles Boulanger
Martin Fischer
Christophe Guigueno
Fred Monsonnec
ENVSN

Charles-Henri Viel

Thomas Le Gall

Pays de la Loire
Germain Beltz
Nicolas Desprez

Christophe Martin

Aquitaine
Olivier Normand
Odyssey kite fishing
Yves Parlier
Gurval Lego

Toulouse
SeaWing (Airbus)
Kite Surf Voilier

Languedoc Roussillon
Armant Torre
Eric Pélaprat
KiteTender


Sud Est
WEZR
Stéphane Rousson
Emmanuel du Pontavice (K-Epsilon)
Rogelio Lozano
Groupe Kite Grenoble

Luc Armant

Pierre Benahiem

Suisse
Yves Defrei
Nils Frei