J'ai pu rencontrer Emmanuel du Pontavice mercredi dernier (12 Mars 2014).
Emmanuel du Pontavice est en thèse à Polytechnique (Palaiseau) depuis Octobre 2013.
Il travaille dans une équipe récente qui s'occupe de la physique du sport (et des corps mous) au sein du ladhyx.
On pourrait donc penser que le sujet de sa thèse s'intéresse au cerf-volant de sport...
Mais le sujet de sa thèse va au-delà : "Propulsion maritime par cerf-volant" voire "Propulsion maritime par la houle".
Plus fondamentalement, il s'intéresse à la stabilité des kites.
Sa thèse sera un peu numérique, analytique, mais surtout expérimentale.
Il a pour cela déjà construit une bonne partie d'une soufflerie, dans laquelle il espère obtenir des vents de 20m/s et tester des modèles réduits de cerfs-volants. La difficulté est d'obtenir à partir de l'air poussé par une grande hélice un flux d'air accéléré, sans vorticité et homogène en vitesse dans tout le conduit.
Il a pour l'instant déjà fait quelques tests de stabilité en traînée pure (dans une autre soufflerie). Une remarque intéressante est que la porosité permet d'augmenter la stabilité en traînée (vu sur une autre expérience).
Nous avons discuté de la stabilité du cerf-volant, de sa compréhension intuitive, mais aussi des risques de pièges soulignés par les cas plus étudiés, par exemple par le cas du culbuto, de la stabilité longitudinale du planeur qui est définie par le foyer aérodynamique, ou par la stabilité du navire en roulis qui est caractérisée par la notion de métacentre de carène. Ces deux points fictifs peuvent être vus comme invariants pour des petites variations autour d'un point d'équilibre. Sans parler de la difficulté liée aux couplages (lacet/embardé, pilonnement/tangage, etc...).
Emmanuel a donc encore bien des challenges avant la soutenance de sa thèse prévue en 2015.
D'ici là, une bonne référence pour comprendre la stabilité du cerf-volant reste l'aile d'eau de Luc Armant.
Emmanuel devant la soufflerie http://www.energykitesystems.net/EmmanuelDuPontavice/index.html |