lundi 24 novembre 2025

Tresse elliptique

 Je suis finalement allé au bout de la réalisation d'une tresse à 20 brins !

Cette tresse était décrite dans le Ashley Book of Knots (ABOK) sous le numéro 3078.

De section elliptique, c'est une étape vers une tresse permettant de réduire la traînée.

Ci-dessous voici les copies des éléments du ABOK (maintenant dans le domaine public). 

Track plan de la tresse. Un numéro est attribué à chaque sommet du parcours. Trois direction sont entrecroisées
 
 
Chaque space correspond à une case du métier à tresse. Chaque case contient une ou 2 tresse initialement. Les mouvements décrivent le passage d'une case à une autre. Si la case de départ est impaire on prend le brin de droite et on tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (numérotation croissante). Si la case est paire, on prend le brin de gauche et on tourne dans le sens horaire. Si la case d'arrivée est de la même parité on va au plus court, sinon, on saute les brins dans la cave d'arrivée.
 
Le métier proposé par Ashley ressemble au marudai japonais, mais des cases sont tracées, et de petits clous sans tête utilisés pour maintenir les tresses en place, ce qui permet d'utiliser un grand nombre de tresse sans risque d'erreur.
  
 
Des clous (ici 14cm) sont utilisés pour faire des contrepoids qui vont permettre de tendre la tresse et d'avoir de la longueur en enroulant les brins autour. 



La tresse sort au fur et à mesure sous la table de tressage.


lundi 29 septembre 2025

Sujets de l'année

Voilà à peu près un an et demi que j'ai repris ce blog, et un an que je suis vraiment passé à 4/5 ème avec une journée par semaine consacrée à des projets perso. C'est l'heure du bilan.

J'ai d'abord passé pas mal de temps à repartir sur les bases des l'aile d'eau ou paravane, avec comme fil directeur le rêve de voler moi même avec un kite au-dessus et un foil inversé dessous. Si je pense que la version finale sera avec une régulation électronique, je suis reparti sur des bases plus simples avec des recherches sur la stabilité de forme ou sur les régulations mécaniques.



 

Finalement, ça fait pas mal de chose, mais ça manque un peu de concret. Mes freins sont probablement :

  • ma dispersion (même si tout tourne autour d'un même sujet)
  • la recherche de la perfection sur des sujets lointains d'efficacité ou de sécurité (traînée cable, redressabilité), les deux étant en fait liés, car la performance permet de réduire la puissance, et car la sécurité va permettre d'optimiser.
  • toujours un peu seul (mais j'ai réussi à motiver du monde pour m'aider pour fabriquer les protos ou pour les essais et rencontrer pas mal de monde, mais de manière un peu trop virtuelle encore)
  • probablement la peur de me retrouver avec une grande voile au dessus de la tête, du coup je fais du wingfoil...
  • des moyens limités, peut-être à cause d'une éthique minimaliste ce qui me pousse à réaliser les essais à petite échelle ou par des expériences de pensée (simulation and co). 

L'utilisation des LLM m'a bien aidé pour aller plus vite sur le code. 

Alors, toi lecteur qui a probablement croisé mon chemin cette année, que me conseillerais-tu pour la suite ? 

Braid Theory suite

Résumé des épisodes précédents

Dans l'article câble profilé j'ai dressé un état de l'art des techniques de construction d'un câble qui permettrait de réduire la traînée d'un paravane.

Dans l'article tresse plate incurvée j'ai proposé les bases d'une (nouvelle ?) technique de tressage et réalisé les premiers prototypes à la main. J'ai également commencé à parler de la théorie mathématique des tresses.

Dans l'article machine à tresse, je me suis intéressé aux machines existant depuis des siècles pour la fabrication de tresses régulières ("2D", plate ou tubulaire) en proposant une ouverture sur des machines à tresses plus récentes programmables.

Dans l'article simulation 3D pour la conception de tresse, je me suis intéressé aux programmes existants permettant de simuler sur ordinateur le processus de tressage pour visualiser ou étudier les propriétés des tresses.

Je n'ai pas donné de nouvelles sur ce blog depuis Mars il y a 6 mois sur ce sujet, mais j'y ai consacré beaucoup de temps, m'éloignant un peu de l'objectif initial. Voici un pot-pourri.

J'ai d'abord passé du temps à essayer de mieux comprendre la théorie mathématique des tresses, notamment grâce à la lecture du livre "Le calcul des tresses" de Patrick Dehornoy.  J'ai pu trouver une bibliothèque matlab permettant de réaliser certains des calculs :

J'ai bien trouvé de nombreux bouts de code en python ou dans d'autres langages, mais malheureusement, je n'ai pas trouvé de suite cohérente en python permettant de manipuler programmatiquement des tresses et j'ai commencé à développer ma propre bibliothèque python, maintenant disponible sur pypi : braidPy

Dans mes recherches, j'ai aussi compris le lien qu'il y avait entre les tresses et les nœuds, domaine dans lequel il y a encore plus de travaux mathématiques. 

Pour le lien entre tresse et nœud, voir la vidéo sur la chaîne Veritassium The insane math of knot theory  


Du côté des amateurs, les tresses font partir des nœuds. Avant de m'attaquer à une tresse nouvelle, j'ai essayé de reproduire avec le logiciel les tresses déjà classifiées. J'ai découvert qu'il y avait une association de passionnés de nœuds, l' "International Guild of Knots Tyers" avec son site internet et son forum de discussion 

J'ai découvert le fameux Ashley book of knots, maintenant dans le domaine public depuis 2017. Voici la bibliographie de son auteur Clifford Warren Ashley. Il a notamment déposé un brevet pour un nouveau type de tresse permettant d'avoir une section quelconque (se basant sur une grille hexagonale ou sur une grille carrée).

Pour la réalisation des tresses, il présente un métier à tresser un peu spécial. Ce métier à tisser rappel le métier japonais utilisé pour les tresses Kumihimo.

J'aimerais étoffer la bibliothèque pour permettre de contrôler une machine qui réaliserait la tresse. 

Discrete simulation of maypole braiding machines to create collision-free braiding programmes

Papier décrivant les différents types de machines à tresse : New directions in Braiding

On y découvre notamment que des machines proches des métiers à tisser Jacquard ("lace braiding machine"), permettaient de créer des tresses complex à partir de cartes perforées  La connaissance de ces machines a malheureusement presque disparu. J'ai retrouvé quelqu'un qui en a modifié une pour l'utiliser depuis un ordinateur

Novel three-dimensional braiding approach and its products  propose l'utilisation de machine à tresser hexagonal pour la réalisation de différentes tresses 3D.

Innovation in 3D Braiding Technology and Its Applications présente des applications dans le domaine médicale des machines hexagonales.

 

Rotary Three-Dimensional Braider Design Method Based on the Average
Cutting Circle Strategy 
 étudie les différentes topologies de machine à tresse, et retrouve la machine hexagonale, mais avec des aiguilleurs (horn gear) pouvant accueillir 3 bobines (2 classiquement).

 

Design Tools and Workflows for Braided Structures propose une méthodologie pour réaliser des tresses 2D à la surface de n'importe quelle forme 3D (avec notamment des bifurcations) à partir de 24 motifs de base. Cela fait penser au tressage des paniers.

Etendre cette méthode à un tressage volumique répondrait probablement à mes recherches. La méthode est également décrite en détail dans  Flora robotica : Representations and design rules

Article très intéressant donnant une méthode générique pour obtenir une tresse tubulaire avec des bifurcations (ou plus généralement n'importe quelle tresse surfacique).

 

Mecano kumihimo 


 


Braidomatic


 

https://iccm-central.org/Proceedings/ICCM18proceedings/data/2.%20Oral%20Presentation/Aug22(Monday)/M11%20Processing%20and%20Manufacturing%20Technologies/M11-4-IF0176.pdf 

mardi 22 juillet 2025

Pumping kite ou aile d'eau ?

A la sortie d'un article sur le pumping en planche à voile à foil (pumping du foil), je me suis souvenu de l'idée du vélo-volant partagée sur fablabo, mais jamais ici je pense. Même sans voler, on peut imaginer d'utiliser le même type de pumping pour faire avancer un kiteboat ou un char à cerf-volant. On se sert du treuil pour ramener plus rapidement le kite vers soi et propulser l'engin. 

Mais à quoi bon, si le kite vole déjà, autant mettre une aile plus grande, non ? Cela peut cependant être utile temporairement pour construire du vent vitesse ou pour monter sur des foils (comme le pumping en planche à voile qui est souvent utilisé seulement dans les phases de relance). 

En fait, on n'utilise déjà un peu cette technique pour décoller l'aile en kiteboat dans le vent faible, par exemple avec une personne qui vient tirer sur la ligne de l'ancre flottante au moment du décollage pour réduire la dérive. 

Aile d'eau bi-stable

 Je sauvegarde ici une idée probablement pas originale qui permettrait à une aile d'eau d'avoir une meilleure stabilité sur les deux bords.

Un petit poids coulisse d'une extrémité à l'autre de l'aile principale. Le poids permet de donner une stabilité en tangage foil/lacet de l'avion (l'Aile d'eau de Luc Armant était par exemple plombée sur une aile ce qui ne permettait d'aller que sur un bord).

Alternativement, un fluide dans un tube avec un peu d'air peut aussi faire l'affaire. Avec la possibilité de faire varier la viscosité pour éviter d'avoir un comportement trop brutal lors des manœuvres. 

dimanche 13 juillet 2025

Lecture "Performance Calculation methods for High Speed Sailing Craft" by Malcolm Barnsley

Malcolm Barnsley a travaillé pendant de longues années sur le projet Vestas Sail Rocket.

Il révèle en exclusivité dans ce livre quelques secrets. Quelques découvertes pour moi aussi, même si ce n'était pas forcément des secrets

Le foil est conçu de manière à ce que les deux faces soient sous pression. Il considère que ce n'est donc ni un foil superventilant, ni un foil supercavitant (même si ventilation ou cavitation se développent en arrière du foil).

Le flotteur sous le vent décollait grâce à la voile qui se prolongeait à l'horizontale.  Si le pilote peut régler l'incidence de cette partie c'est principalement l'effet de sol qui permet d'obtenir un vol stable.

Le long flotteur agit comme un palpeur avec d'une part le poids du pilote (à l'avant sur MK2) et d'autre part, en opposition, la portance de la surface planante. Le choix de la surface planante est censé permettre de ne pas avoir de problème de modification de l'écoulement sur un foil. Mon impression est que les 2 solutions pourraient être utilisées en combinaison. Des calculs détaillent également la résistance ajoutée d'un foil ou d'un flotteur dans les vagues.

Le safran est à l'avant et incliné vers l'avant afin de réduire la ventilation et le risque de perte de contrôle.

Modifications et essais du foil SCAE 001

Au mois d'Avril, nous avions pu tester le foil alu de Stefano SC AE 001 d'une part et d'autre part présenter un nouveau concept de stabilisation de la profondeur de vol par rapport à la surface.

Motivé par ces deux essais, fin avril j'ai modifié le proto alu pour lui ajouter le nouveau système de stabilisation.

La fabrication a été faite un peu à la "rache", finissant un peu plus tard dans la nuit que prévu la veille des essais.

De petites charnières venant d'un magasin de bricolage ont été rajoutées au bout des ailes, ainsi qu'une troisième charnière sur l'aileron pour servir de gouvernail.

De petites surfaces de tôle alu (0.5mm) ont été découpées avec une cisaille à tôle aviation 

Pour les bouts d'ailes, un petit étau a été utilisé pour plier la tôle. 

Du fil de fer a été utilisé pour faire le système de tringlerie .

Pour fixer le fil de fer à la tôle, un simple trou a d'abord été testé, mais l'orientation du trou ne permettait pas d'avoir la mobilité suffisante. Tordre la pièce pour avoir le trou selon d'axe x permettait de résoudre le problème de mobilité, mais au prix d'une surface perpendiculaire à l'écoulement.

Finalement une pince a été utilisé pour tordre le bout d'aile en l'enroulant autour de l'axe x et créer une charnière.

La tringle entre les deux palpeurs a un mouvement selon l'axe y (avec un peu de mouvement parasite sur l'axe z), mais on a besoin d'un mouvement selon l'axe x pour le palonnier du safran, sur la queue, à l'arrière du fuselage.

Un axe de rotation selon l'axe z a donc été rajouté pour passer d'un mouvement à l'autre. 

 

Le proto modifié avec des palpeurs en bouts d'aile. En zoomant on distingue le fil de tringlerie sous l'aile gauche (à droite de la photo). Le fil sous l'aile droite est plus proche de l'aile et un peu masqué. Le système est mieux visible sur la photo ci-dessous.  

Stefano découvre les modifications
Tests

Les tests ont eu lieu en afterwork le 29/04. Direction la piscine du Vallon des Auffes pour profiter de l'eau calme et claire. Comme pour les premiers essais précédents d'un proto, on tire celui-ci au bout du fil d'une canne à pêche, ce qui permet de donner de la vitesse, mais aussi de le faire tourner, de vérifier la stabilité (et d'attirer les curieux !).

Par rapport aux tests précédents où nous cherchions à rester au fond de l'eau, essayer d'aller flirter avec la surface est plus difficile. Avoir une légère dissymétrie sur l'angle de barre semble être une condition nécessaire, mais sans système de contrôle, cela revient à privilégier un bord, ou à faire des loopings, ce qui n'est pas évident depuis le bord.

Lorsque le système arrive à la surface, on observe bien le mouvement du palpeur hors de l'eau qui bascule du côté du fil de traction, mais sans que l'action du safran sur la trajectoire montante ne soit évidente.

Le foil sort de l'eau et décroche en général. 

Après quelques essais infructueux, le système présentant beaucoup de jeu, nous avons essayé de réduire le jeu en resserrant les articulations à la pince. Erreur fatale, le mouvement devient grippé et dans la suite des essais le mécanisme se bloquera souvent.

On constate cependant un autre problème que nous n'avions pas anticipé. Le point d'accroche est décalé du coté du fil grâce à une petite dérive en alu, ce qui permet de se passer d'élévateur pour stabiliser le tangage (comme en parapente). Ce décalage permet aussi de stabiliser un peu le roulis.

Cependant lorsqu'un bout d'aile sort de l'eau, la force perdue crée un couple en roulis plus important qui couche le modèle à la surface de l'eau.

Pour vérifier que ce phénomène est le principal frein à nos essais, un fil de fer est rajouté afin de décaler plus loin le point d'accroche. Le fil de fer, un peu souple, semble bien améliorer le phénomène, sans toutefois le supprimer. 

Dans l'idéal, il faudrait avoir un peu de dièdre inverse sur les ailes et un bras de longueur supérieur au "diamètre" correspondant à la courbure de l'aile  (principe du chien de mer de Didier Costes). Sans cela l'instabilité en roulis risque d'être plus importante que la stabilisation par le mécanisme.

 

dimanche 27 avril 2025

Proto foil autostabilisant grâce à la variation de portance horizontale (force anti-dérive) à la surface

Le concept de stabilisation de l'immersion (ou hauteur de vol) grâce à l'utilisation de la variation de la portance horizontale (force anti-dérive) n'est pas complètement nouveau dans le domaine des foils ou des paravanes.

En général sur les bateaux à foils classiques c'est la variation de portance verticale qui est utilisée. Mais sur une aile d'eau on cherche à avoir une portance verticale faible (la portance verticale étant assurée par la partie aérienne).

Comment alors  profiter de la variation de portance horizontale pour asservir la profondeur d'immersion ?

Une première solution est proposée et utilisée pour les paravanes par Didier Costes et fonctionne sans pièces mobiles. C'est le fameux chien de mer.

Une autre solution rappelle celle des palpeurs des moths, mais utilise cette fois la variation de la force horizontale. Cette solution est d'abord proposée par David Knaggs et agit sur le flap d'un Tfoil.

Une solution équivalente, le "contrôleur Tisserand" est proposé par les frères Tisserand.

"là où nos palpeurs sont exclusifs, c’est que s’il est trop haut, il sera dynamiquement rabaissé par le braquage négatif du foil."

 

L'idée est de reprendre ce concept, mais cette fois avec une paravane. Et en l'améliorant nettement au passage. L'idée avait déjà été présentée dans l'article "Régulation aile d'eau sous la surface" dans lequel le fonctionnement est décrit.

1er proto réalisé avec l'aide de TCmatique (un voisin)

Afin d'avancer sur l'idée, un 1er proto a été réalisé en bois/carton.

On retrouve :

  • Une aile principale permettant de réaliser l'essentiel de l'antidérive
  • Un fuselage permettant de placer un safran contrôlant le vol vers l'arrière et vers l'avant d'accueillir le poids nécessaire à compenser le poids de la queue.
  • Deux palpeurs situés aux extrémités de l'aile principale
  • Un système de tringlerie permettant de relier les palpeurs au safran.


Les charnières ont été réalisées avec de simples anneaux pour attacher les palpeurs et le safran. Le jeu est trop important pour envisager une utilisation réelle, mais cela permet de valider le concept.
De petits triangles de bois ont été utilisés pour transformer le mouvement de rotation des palpeur autour d'un axe longitudinal en mouvement de translation dans le sens de l'envergure de l'aile. Ces triangles de bois sont pour l'instant perpendiculaires à l'écoulement, et traîneraient trop dans l'eau. Il faudra plutôt prévoir une équerre métallique

La tringlerie est juste constituée par deux fils, allant chacun d'un bout d'aile à un palonnier fixé sur le safran, via une poulie centrale (juste un bout de fer pour l'instant visible au milieu de l'aile principale. Cela n'est pas satisfaisant. En effet, dans les manipulations, un des palpeurs peut se retrouver plié à l'intérieur : une butée ou une tringlerie rigide devrait aider à régler ce problème.

Mais où passer cette tringlerie ? A l'extérieur de l'aile avec une barre rigide reliant les deux bouts d'aile ? A l'intérieur de l'aile ?
Si on considère la barre à l'extérieur de l'aile elle va également être perpendiculaire à l'écoulement. Il faudrait la caréner. Cela m'a aussi donné l'idée de faire un biplan. 

Et vous qu'en pensez-vous ?

Essais SC AE 0001

Hier, rendez-vous pris avec Stefano pour aller faire des tests de traction de cerf-plongeant avec le drone à la plage des Catalans (voir article précédents Premier essai comparatif de 2 cerfs-plongeants)

Stefano avait une petite surprise  : un cerf-plongeant tout en alu !

Cette aile d'eau est constituée de pièces standards alu que l'on peut trouver dans un magasin de bricolage (Weldom, ...).
Les pièces sont soit découpées avec une pince (épaisseur 0.5mm), soit découpées à la scie à métaux (épaisseur 2mm).
Les pièces sont assemblées entre elles avec des petites vis (à visser avec une petite clé Allen), a priori plus difficiles à trouver (à commander sur internet).

La pièce maîtresse a été pliée grâce à un étau.

Masse 60g

Poids dans l'eau 30g

J'ai été surpris car il n'y avait pas d'élévateur sur la queue, seulement un empennage vertical pour assurer la stabilité en lacet.
Stefano a en effet fait quelques calculs et a fait le pari que le décalage du point d'accroche serait suffisant pour assurer la stabilité en tangage (comme le bridage d'un cerf-volant ou les suspentes d'un parapente). Pari réussi.

Nous avons fait les premiers essais avec le drone. Contrairement aux fois précédentes, le point d'accroche au niveau du drone était sous une patte d'oie accrochée à droite et à gauche (par simplicité pour reprendre les points d'accroche du vol précédent avec deux avions).
Au niveau du drone, nous avons d'abord accroché la ligne à la verticale du bord d'attaque.
Le foil mettait beaucoup de temps à se remettre dans le sens de la marche, mais une fois dans le bon sens il volait correctement.
Accélérer avec le drone était cependant difficile, notamment si le foil n'était pas parfaitement aligné avec le drone, ce qui créait probablement un moment en lacet et en roulis sur le drone, qui est parfois parti dans des instabilités assez inquiétantes, dont les oscillations persistaient quelques secondes après que la traction soit relâchée.


Nous avons également testé des positions plus reculées du point d'attache (jusqu'à la verticale du 1/4 corde (trou numéro 3, si 0 correspond au bord d'attaque).
Le foil tirait fort, et le drone est parfois descendu presque au niveau de l'eau (alors que nous avions mis une grande longueur de ligne initiale, de l'ordre de 2.5m).
Ca marchouillait bien, mais on sentait que les réglages n'étaient pas encore bons.
Nous avons décidé d'aller à la piscine naturelle du vallon des Auffes, pour pouvoir tirer le foil à la main, mieux ressentir et voir le comportement du foil et itérer plus rapidement sur les réglages.

Nous avons pu vérifier que le foil volait correctement tant que la traction était alignée, mais avec une traction de travers, le foil avait tendance à rester en travers de la route. Ce comportement pouvait aussi apparaître lors des accélérations.

Pour qu'une aile d'eau soit facilement utilisable, il faut qu'elle revienne dans une position correcte quelque soit la position initiale.

J'avais déjà observé ce comportement sur les 1ers essais du petit avion.
Nous avons trouvé plusieurs facteurs expliquant ce point d'équilibre en travers.

  • Un centre de gravité trop reculé (en arrière du point d'accroche) qui fait que le nez à tendance à pointer vers la surface plutôt que le fond. Quand le foil est à la verticale, cela joue sur l'angle d'attaque, mais quand le foil part sur le côté, cela crée un couple perturbateur en lacet.
  • Un empennage trop petit/pas assez reculé
  • Une position d'équilibre caractérisée par un fort angle de tangage qui fait que la surface projetée de l'empennage est réduite.


La première chose à faire était d'avancer le centre de gravité, ce qui a été fait provisoirement en rajoutant un boulon dans le nez de l'appareil, tenu par un bout de scotch.
Edit: en regardant les vidéos ensuite, j'ai aussi pu voir que le fait d'avoir le nez plus haut que la queue fait que l'aile plane parfois à la surface, au lieu de s'enfoncer sous l'eau lorsqu'on tire avec le drone. Je pense que le vol sous le drone sera amélioré la prochaine fois.

Cela a permis d'améliorer les choses. Par contre, le fuselage étant creux et l'avant maintenant bouché, il faut prendre soin de faire sortir l'air emprisonné dans le fuselage avant de commencer un run.

Avancer le point d'accroche en avant du bord d'attaque s'est aussi révélé efficace. Mais du coup, le centre de gravité se retrouve légèrement en arrière, mais ça passe.
Le point d'accroche au niveau du 1/4 corde conduisait clairement à une traction plus forte, mais aussi à une dégradation de la finesse.
Entre le bord d'attaque et le point le plus avancé de la plaquette, il est difficile de dire lequel des points permettait d'obtenir la meilleur finesse, mais le point le plus avancé était clairement celui le plus "facile", en terme de domaine de stabilité, et probablement car la traction au bout de la planche de bois que nous utilisions était réduite (ce qui nous biaise en nous donnant l'impression d'une meilleure finesse car ça tire moins dans les bras).

Un autre type d'essai que les runs consistent à faire descendre le foil au fond de l'eau à la verticale (sans vitesse), puis à tirer brusquement vers le haut. La position du point d'accroche à une forte influence sur l'accélération et sur la vitesse finale atteinte. En première approximation, on peut imaginer que cela est équivalent au passage d'un kite en pleine fenêtre. La vitesse horizontale doit donc correspondre à la vitesse verticale multipliée par la finesse. Il est peut-être plus facile de mesurer une vitesse qu'un angle très petit, cette méthode pourrait donc être plus précise, mais l'interprétation et la reproductibilité restent problématiques.

Stefano a aussi essayer de tordre l'empennage pour lui donner un angle. Avec le centre de gravité en avant, cela permettait de faire naviguer le cerf-plongeant sur un bord de la fenêtre, l'équilibre étant possible pour une certaine vitesse du tracteur.

Nous avons discuté avec Stefano des suites à donner :

  • Construire un deuxième foil identique pour pouvoir faire des essais comparatifs ?
  • Tranformer le foil en chien de mer "classique" (avec flotteur palpeur à basse vitesse, puis foil en C assurant la stabilité à plus haute vitesse ?)
  • Essayer de reproduire le système de Paul Ashford/Alexander Sahlin (avec palpeur et plan horizontal déporteur ?)
  • Tester le système proposé par Amélie ?

Dans tous, les cas, voici une to do list:

  • Trouver un gel ou mousse pour remplir le fuselage et ne pas se soucier de la présente de bulle d'air
  • Trouver un meilleur système pour le centrage des masses
  • Mettre de la couleur pour différencier avant/arrière ou droite/gauche
  • Tester un empennage plus grand, compenser en rajoutant du poids dans le nez et voir si on peut reculer un peu le point d'accroche. 








mardi 11 mars 2025

Présentation Alexander Sahlin

Samedi dernier, l'Amateur Yacht Research Society organisait une présentation en ligne avec comme invité Alexande Sahlin.

Jens Österlund qui avait également travaillé sur le projet Swedish Speed Sailing Challenge était aussi présent devant la quinzaine de personnes du public principalement anglais.

Alexander avait préparé des vues 3D du foil utilisé il y a 20 ans.

Il a pu expliquer différents éléments du design:

  • La queue stabilisatrice décalée horizontalement pour ne pas être dans le sillage du foil superventilé.
  • Le palpeur planant à la surface de l'eau en avant du foil (similaire au concept de Paul Ashford (voir SEADOGS FOR MONOHULLS, AYRS 114), même si inventé indépendamment plusieurs années plus tard, mais sur un principe connu pour des bateaux à foil plus classiques). 
  • Le plan horizontal de liaison de la queue au foil qui exerce une force vers le haut, comme le palpeur.
  • L'angle du foil, plus incliné que la normale à la traction du câble, pour exercer une force vers le bas qui s'oppose à la force du palpeur et du plan horizontal, ce qui permet d'obtenir un équilibre..
  • La courbure du foil principal et le positionnement du Y afin de minimiser les mouvements résultants de la vitesse orbitale des vagues à la surface.
  • Le foil qui sort de l'eau afin d'avoir un câble de liaison en dehors de l'eau (mais avec une charge faible du foil à la surface).
  • Le bras de liaison au bateau et notamment la section profilée et la forme pré-courbée dont j'ai déjà parlé précédemment.
Capture d'écran de la présentation Paravane Sailing par Alexander Sahlin 08 mars 2025



La partie haute du câble du bas était prévue pour ventiler

 

La finesse obtenue était initialement de 4.5. En retravaillant le profil superventilant du bord de fuite du foil, il a pu augmenter l'entrée d'air depuis la surface et réduire d'avantage la traînée jusqu'à atteindre une finesse de 5.5.

Le profil superventilant est coupé en biais afin d'agir comme un flap et permettre d'avoir un plus grand coefficient de portance et donc plus de force à basse vitesse lorsque le foil n'est pas ventilé.

 

Il a aussi développé un foil avec une rotation de la queue permettant de naviguer sur les deux bords.

Il a toujours son foil et aimerait bien trouver quelqu'un pour pouvoir le tester sous un kite.

La présentation a été filmée et devrait être disponible pour ceux qui l'auraient manquée ou souhaiteraient la revoir.

Alexander a également proposé de partager ses slides et Jens a proposé de mettre à disposition les résultats des essais (fichiers de log). Ils ont également évoqué la possibilité de partager le VPP utilisé à l'époque.

Edit 07/04/2025 La vidéo est maintenant disponible